La Galette des Rois
- anniefiot4
- 6 janv.
- 4 min de lecture

Elle se déguste à l'occasion de l’Épiphanie, l’une des plus anciennes fêtes du christianisme, qui rappelle la visite des trois Rois mages à l'enfant Jésus à Bethléem.
Le jour de Noël, le 25 décembre, célèbre la naissance de Jésus, et le 6 janvier, jour de l’Épiphanie, marque celui de la manifestation de Dieu sur terre par l’intermédiaire de la figure des Rois mages.
Les rois mages Gaspard, Melchior et Balthazar guidés par une étoile, selon l’évangile de Matthieu, arrivent à Bethléem, et offrent trois cadeaux à l’enfant Jésus, né douze jours avant leur rencontre : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
On célèbre leur arrivée à Bethléem depuis les débuts de l'ère chrétienne en partageant une galette le 6 janvier, jour de l'Épiphanie.
Cette célébration a fini par se confondre avec la tradition héritée des Saturnales, à laquelle elle emprunte la fève, mais aussi le fait que ce soit le convive le plus jeune qui désigne la personne qui aura la prochaine part de galette.
Les saturnales sont des fêtes datant de l’antiquité romaine, se déroulant la semaine du solstice d'hiver (soit du 17 au 23 décembre) qui célèbrent le dieu Saturne (dieu du temps) et sont accompagnées de grandes réjouissances populaires. A cette occasion, il est d’usage de tirer au sort la royauté. Une particularité des Saturnales étant l’inversion des rôles ordinaires et des conventions sociales.
Tacite, évoque la tradition du "Roi du jour" : un banquet au cours duquel un esclave est tiré au sort dans chaque famille. Désigné "Prince des Saturnales", il a le droit d'exaucer tous ses désirs. L'expression "tirer les rois" prend alors tout son sens.
Avant Louis XIV, les grandes dames qui tirent la fève deviennent reines de France d’un jour et peuvent demander au roi un vœu dit "grâce et gentillesses" mais "le Roi Soleil" abolit cette coutume.
Quand vient la Révolution, le nom même de "gâteau des rois" devient un danger et le jour des rois devient
"jour des sans-culottes" et la galette est appelée "galette de l'Égalité".
La tradition
Donc, d'origine romaine, la tradition stipule que le plus jeune présent à l'assemblée se glisse sous la table et désigne la répartition équitable des parts entre les convives en annonçant leurs noms lorsqu'une part est coupée, hors de son champ de vision, par cette main innocente.
Le découpage doit se faire de manière équitable pour que chaque convive ait une chance égale de trouver la fève. L’usage commande de partager la galette en autant de parts que de convives, plus une. Au Moyen Âge, cette dernière, appelée "part du Bon Dieu", "part de la Vierge" ou "part du pauvre" et est destinée au premier pauvre qui se présentera au logis.
Celui qui découvre la fève dans son morceau de galette est proclamé roi ou reine de la journée.
Dans la bonne société du XIXe siècle, la personne qui trouve la fève la fait discrètement tomber dans le verre de l'élu de son choix. Le couple ainsi formé est désigné comme le couple régnant pour la journée.
L'Église catholique, d'abord opposée aux coutumes païennes, prend le parti de se l'approprier sous le nom de Galette des Rois (en référence aux Rois mages). La fève est alors remplacée par une figurine représentant l'enfant Jésus, cachée dans la pâte du gâteau, et sa découverte désigne le "Roi ".
Une galette géante est livrée chaque année au président de la République depuis 1975. Mais selon le même principe que la "galette de l'Égalité" sans fève ni roi, de la période révolutionnaire, la galette offerte chaque année au président ne cache aucune fève, au nom du respect des principes de la République.
L’origine de la frangipane
On devrait la frangipane au comte Cesare Frangipani, qui aurait offert la recette qui porte son nom à Catherine de Médicis en cadeau de mariage lors de ses noces avec le futur Henri II.
Aux pommes, aux poires ou encore au chocolat… on trouve une multitude de galettes des rois ! Mais la version la plus répandue de nos jours c’est bien sûr la frangipane.
L’origine de la fève en porcelaine
La coutume de l’élection du roi est aussi attestée à partir du XIVe siècle, le Roi devait alors payer une tournée à la table, on parlait alors du "roi boit". Mais certains rois avares qui voulaient éviter de payer la tournée générale, avalaient la fève. Pour éviter toute triche, on l’a donc remplacée par un petit morceau de porcelaine.
En 1875 arrivent les fèves en porcelaine de Saxe puis, en 1913, celles qui sortent des ateliers de Limoges. Dans un premier temps, ces fèves représentaient des poupées ou des bébés emmaillotés, symboles de fécondité. Par la suite, on vit apparaitre des animaux et des symboles de chance (fer à cheval, trèfle…). Quant aux fèves publicitaires, elles arrivent au début du XXe siècle, on les attribue à un certain Monsieur Lion qui a créé une fève en forme de lune où était inscrit le nom de son commerce. Enfin, c’est en 1960 que les fèves en plastique ont fait leur apparition, moins chères, elles ont été de plus en plus répandues, notamment dans les galettes industrielles.

Avec les années, les fêtes et célébrations du solstice d’hiver se sont confondues. Aujourd’hui, le point commun entre ces différentes commémorations reste le partage. La tradition moderne est tournée autour d’un moment collectif, convivial et savoureux, une (ou plusieurs) fois dans le mois de janvier.
Comments